Le numérique change la donne en matière d'externalisation et pose de nombreuses questions. Si les critères de choix des partenaires externes gagnent à prendre en compte des facteurs de RSE et d'engagement, certains vont plus loin et proposent d'aider les entreprises à travailler avec des personnes issues de populations en difficulté. "L'impact sourcing" en question.

A tout problème sa solution responsable. La tendance est à la transition numérique et à l'externalisation. Si le travail est de plus en plus numérique et que les entreprises intègrent leur responsabilité sociale, les solutions voient naturellement le jour. Dans une tribune publiée par La Tribune, la cofondatrice de la plateforme Isahit, Isabelle Mashola, présente la raison d'être de son activité : " La fracture numérique est un problème majeur pour les populations en Afrique. L'enjeu est de donner naissance à un modèle qui permettra de développer les compétences, de connecter les personnes entre elles et d'améliorer les conditions de vie des populations des pays émergents, grâce au numérique. Demain, le travail sera majoritairement numérique et il faudra apprendre " dans l'instant " grâce aux nouvelles technologies. »

Le principe de ce que l'on appelle l'impact sourcing est facilement adaptable à ces circonstances. Puisqu'il est possible de faire travailler n'importe qui, n'importe où, autant encourager les travailleurs qualifiés issus des zones en difficulté. " Cette vision s'articule autour de plusieurs valeurs : un monde juste et équitable qui offrirait les mêmes opportunités à tous et qui s'appuierait sur la technologie et Internet pour redistribuer le travail à impact social et leur permettre de se connecter au monde numérique de demain, notamment pour les femmes et les jeunes. Dans les 10 prochaines années, le continent africain doit être en mesure de répondre à un besoin de plus de 100 millions de postes pour les jeunes. Un défi de taille et donc un besoin d'emplois très rapidement " peut-on lire plus loin.

Grâce à une organisation bien pensée, la plateforme évite de créer une situation de dumping social afin que l'externalisation du travail soit un tremplin pour les travailleurs, on n'assiste pas à l'exploitation d'un filon de main d'œuvre bon marché. De jeunes start-ups françaises se sont récemment lancées sur le marché de l'Impact Sourcing et externalisent en Afrique des travailleurs en situation précaire, principalement des femmes et des jeunes. Elles se positionnent ainsi comme un complément de revenu qui permet pour un temps de travail de 3 heures/jour de gagner 250 € (soit 160 000 CFA)/mois. Ce complément de revenu permet aux " travailleurs " de réaliser un projet professionnel tel que la création d'une entreprise locale ou la reprise d'études " poursuit l'entrepreneur.

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